Établir la courbe de mortalité des supercentenaires

 

Nadine Ouellette fait partie d’un réseau international de chercheurs démographes qui s’intéressent à la mortalité aux âges extrêmes de la vie humaine, soit celle des semi-supercentenaires – âgés de 105 à 109 ans – et des supercentenaires – âgés de 110 ans ou plus.

Le travail de Nadine Ouellette et ses collègues consiste d’abord et avant tout à s’assurer de la véracité des renseignements sur l’âge de ces gens réputés avoir vécu jusqu’à un âge si avancé. Pour cela, les chercheurs s’appuient sur un protocole rigoureux de validation de l’âge des individus décédés, faisant intervenir principalement les actes de naissance et de décès et les données de recensements. Pour les cas de longévité les plus exceptionnels, ils peuvent aller rencontrer les personnes elles-mêmes lorsqu’elles sont encore vivantes ou les membres de leur famille.

«Il est important d’authentifier au minimum la date de naissance au jour près en trouvant le document officiel, mais aussi de mettre la main sur le certificat de décès de l’individu, tout en sachant que des erreurs peuvent être survenues lors de la numérisation des données issues de documents papier, mentionne Mme Ouellette. De plus, il arrive que la famille gonfle l’âge de l’aîné décédé pour le prestige!»

Une fois les données validées, les démographes les utilisent pour servir leur objectif ultime: faire avancer les connaissances relatives à la forme de la courbe de mortalité aux âges les plus élevés.

«La courbe des quotients de mortalité indique la probabilité, à chaque âge, qu’une personne célèbre son prochain anniversaire, précise Mme Ouellette. Chez les gens très âgés, soit autour de 105 ans, cette probabilité est de 50 %, mais nous ignorons comment cette probabilité varie au fil des années suivantes.»

Cette probabilité de 50 % vaut pour l’«individu moyen», car elle ne prend en compte ni la qualité et les habitudes de vie des semi- et des supercentenaires, ni leur état de santé; la probabilité de survivre une année de plus peut donc être plus ou moins grande, selon le cas.